Pour profiter au maximum de votre séjour à Venise, il est nécessaire de connaître son histoire. Comment la République de Venise est progressivement devenue indépendante, a établi des institutions qui sont restées stables pendant un millénaire, et comment la cité a étreint son pouvoir commercial et maritime ? Voici un petit résumé de l’Histoire de la « Sérénissime République de Venise ».
Sommaire
La création de la République de Venise
L’histoire de Venise débute au VIème siècle quand des pécheurs et des marchands se regroupèrent sur des îles marécageuses pour se protéger des invasions barbares. Venise se détacha progressivement de l’Empire byzantin auquel elle appartenait grâce à l’émergence d’un pouvoir local qui se structura rapidement. A sa tête, un duc ou doge, incarne un pouvoir politique et militaire. Le premier est Paolucio Anafesto dont le règne dura vingt ans de 697 à 717.
Venise se développe par l’annexion de divers territoires et des comptoirs commerciaux, le long des côtes de la Mer Adriatique puis progressivement sur le pourtour de la mer Méditerranée.
La domination maritime et commerciale de Venise
La cité devient incontournable dans les échanges commerciaux entre l’Europe de l’Ouest, l’Europe de l’Est, les empires byzantins et musulmans. On retrouve ces influences dans bons nombres de monuments, notamment dans la Basilique Saint Marc, harmonieux mélange oriental et occidental.

La flotte maritime vénitienne aide militairement l’Empire Byzantin qui en contre partie lui accorde des privilèges commerciaux. A l’image des autres grands ports d’Italie, Gênes, Pise et Amalfi, elle devient une ville-état qui assoit son pouvoir sur les richesses maritimes : ce sont des « Repubblica Marinara ».
Au XIIIème siècle, Venise devient un lieu d’escale pour les croisés et participe même à la quatrième croisade. En retour, elle reçoit des territoires de l’ex-Empire Byzantin dont des îles Grecques et une partie de la ville de Constantinople, l’ancienne Istanbul. Elle prend ainsi une place de choix dans les échanges entre l’Occident et l’Orient. La domination de Venise se traduit par la place incontournable que prend la bourse du Rialto dans les échanges commerciaux et par la taille de l’Arsenal multipliée par quatre en deux siècles.
Le déclin de la République de Venise
Du XIV au XVIème siècle, de nombreuses guerres d’Italie eurent lieu lors desquelles les grandes cités se livrèrent des combats féroces pour dominer le pays. Venise affronta Gêne mais aussi Rome, Naples, Milan et Florence.
Mais à partir du XVIème siècle, la République de Venise décline. Le commerce maritime se déplace de la Méditerranée vers l’Atlantique, et les marchands Anglais et Hollandais concurrencent Venise en Méditerranée. De plus, l’empire Ottoman reprend en main tous les comptoirs implantés par les vénitiens sur la route de l’Orient.
En dépit de ce déclin commercial, Venise connait une apogée artistique dans tous les domaines : architecture, peinture, sculpture, musique, …. Les nombreux palais qui ornent le Grand Canal ou le Théâtre de la Fenice en sont de beaux exemples.
A la fin du XVIIIème siècle, Venise ne fait plus le poids face aux grandes puissances et doit s’allier à l’empire autrichien. En 1797, les troupes de Napoléon Bonaparte occupent la République de Venise mettant fin à près d’un millénaire d’indépendance et suite au traité de Campo-Formio, elle est cédée à l’empire autrichien.
Les institutions de la République de Venise
La stabilité politique qui dura un millénaire est le fruit d’institutions parfaitement établies autour d’une république oligarchique.
Cette organisation à la fois originale et complexe concentre les pouvoirs entre les mains de 42 familles nobles qui élisent leur représentant, le Doge qui règne à vie. Contrairement aux monarchies, ce titre n’est pas héréditaire.

Le Grand Conseil, anciennement appelé Concio, est l’assemblée législative qui se réunit tous les dimanches pour prendre les décisions politiques et promulguer les lois.
Le Sénat, composé d’environ 200 sénateurs, avait en charge la politique extérieure et la nomination des ambassadeurs, véritables espions au service du pouvoir vénitien.
A ces institutions se rajoutent, le Collège, le Collège des dix et le Collège Suprême qui regroupent les principaux personnages de la République, qui distribuent les tâches au Conseil et au Sénat et étudient leurs productions. Ils disposent de pouvoirs étendus dont le but est de consolider la République et peuvent aller jusqu’à la destitution du Doge lui-même.

Cette parfaite organisation a permis à Venise de prospérer pendant un millénaire, et nous offre aujourd’hui tant de lieux à découvrir : les lieux de pouvoirs, comme le palais des Doges ou les palais des grandes familles. Je vous conseille de visiter le quartier San Marco, centre historique et politique de la Sérénissime République de Venise pour vous plonger dans sa riche histoire !