Présentation de Carlo Goldoni, auteur dramatique vénitien qui marqua le XVIIIème siècle en créant la comédie italienne moderne.
La vie de Carlo Goldoni
Né le 25 février 1707 à Venise, Carlo Osvaldo Goldoni est destiné à suivre les pas de son père arboriste et médecin. Mais il quitte très vite ses études pour suivre une troupe de comédiens et s’adonner à sa passion le théâtre. De retour à Venise, sous la pression de sa mère, il étudie le droit mais découvre les comédies Grecs et commence à écrire des satires. Diplômé, il exerce en tant qu’avocat à Chioggia puis à Venise.
En parallèle de sa vie professionnelle, il s’adonne à sa passion de toujours et écrit des pièces de théâtre. A 25 ans, il part à Milan et y épouse Nicoletta Conio. Mais de retour dans sa ville natale, il se dédie à plein temps à écrire. Il s’essaye d’abord à la tragédie mais s’aperçoit vite qu’il est plus à l’aise avec la comédie. Touche à tout, Goldoni collabore également avec Vivaldi pour écrire deux opéras.
Il est nommé directeur du Théâtre de Sant’Angelo et crée la comédie italienne moderne grâce à des œuvres telles que La donna di garbo.
Il s’en suit des années difficiles pour Goldoni, à la fois sur le plan financier et sur le plan de la critique. Le théâtre traditionnel de la commedia dell’Arte lui reproche de casser les règles notamment en s’affranchissant de l’utilisation de masques. Il s’attire également les foudres des défenseurs du théâtre Baroque ou de l’Opéra Bouffe.
Carlo Goldoni décide alors de partir pour Paris en 1762. Il y est nommé responsable du Théâtre Italien et commence à se faire un nom auprès de l’aristocratie locale à laquelle il donne des cours d’italien. Il intègre la cour de Louis XVI et s’inspire de l’actualité pour écrire de nouvelles pièces en français. Mais la chute de la monarchie marque en parallèle sa fin. Il meurt démuni le 6 février 1793 dans le deuxième arrondissement de Paris, à deux pas d’une place qui porte désormais son nom.
Une statue lui rend hommage à Florence, mais aussi à Venise, sur le Campo San Bartolomeo, tout proche du pont du Rialto.
L’œuvre de Carlo Goldoni
Carlo Goldoni s’est essayé dans plus de 200 œuvres à différent styles : drames, tragédies, comédies, livrets d’opéra. Ce sont surtout ces comédies écrites après 1744 qui ont fait son succès.
Il a fait évoluer le style de la comédie italienne ancrée à alors sur les personnages de la Comedia dell Arte en y injectant une dose de réalisme. Ses personnages ne sont pas de véritables héros caricaturaux mais des hommes du peuple ou de la bourgeoisie. Il utilise l’humour et la subtilité pour dénoncer les travers de la société.
Boudé en Italie, il trouve l’approbation des critiques et du public à Paris, la patrie de Molière qu’il admire.
Après être tombée dans l’anonymat, l’œuvre de Goldoni a refait surface et est régulièrement jouée en France comme en Italie.
On retiendra la Série des Arlequin écrite sur une période de 25 ans à partir de 1739 dont Arlequin valet de deux maîtres en 1746, la Locandiera (1752) et sa version français, Camille aubergiste (1764), La Villégiature (1755), le Bourru bienfaisant (1771), et enfin Mémoires pour servir à l’histoire de ma vie et celle du théâtre (1787).